You are currently viewing Souvenirs d’Agde de Nicole

Souvenirs d’Agde de Nicole

Je suis devenue naturiste à Agde en 1959. Dès que je suis entrée dans ce camp alors très amical. Il n’y avait alors que trois constructions sur le terrain qui avait été la vigne des Oltra: les deux constructions de pierre qui étaient autrefois utilisées et le bloc sanitaire. Tout cela était minimal et nous convenait parfaitement. L’une des constructions, qu’on appelle un mas en Languedoc, avait sans doute servi à ranger le matériel nécessaire à l’entretien de la vigne. C’était devenu la cuisine. L’autre, c’était un muret circulaire surmonté d’un grillage, que nous appelions « la cage à mouches ». C’était le restaurant, qui devint très vite l’endroit où se retrouver le soir devant quelque boisson. Quant au bloc sanitaire, il n’était pas aux normes actuelles ! Il n’y avait pas d’eau courante et la camionnette allait régulièrement chercher de l’eau à Agde. Crise de rire quand, les cheveux couverts de shampooing, nous constations qu’il n’y avait plus d’eau. Nous courions nous rincer dans la mer !

La nudité intégrale étant encore interdite, il y avait sur la plage un solarium : un petit enclos entouré d’une claie de roseaux, mais nous étions nus sur la plage et, le dimanche, quelqu’un faisait le guet : c’était le jour où passaient les gendarmes. Nous enfilions alors ce qu’on appelait un minimum et qui est aujourd’hui un string.

Quand les requins du béton ont exigé des constructions, René Oltra a pondu un texte et qui disait à peu près : « En vacances, vos habitudes changent, cela vous perturbe. Grace aux constructions qui vont être faites, vous retrouverez vos habitudes et cela sera mieux. »

En 1953, les Oltra étaient viticulteurs. Leurs vignes produisaient un vin respectable, mais cette année-là fut terrible pour les vignerons français. Un nouveau virus allait contaminer presque tous les raisins, aucun traitement connu. C’est en regardant tous ces baigneurs nus au bord de leurs vignes qu’un des deux frères eut l’idée de créer le CHM Oltra frères, qui ouvrira ses portes deux ans plus tard. Le Cap d’Agde ne faisait alors l’objet d’aucun aménagement, la voie était libre pour cette étonnante reconversion.

Nicole a fait partie des Libres Culturistes de Provence à partir de 1969 quand ils étaient aux Jonquiers, deux ou trois ans avant qu’ils ne déménagent à Roquefort la Bédoule.

La Vie au Soleil n°72 – Nov décembre 1960 

Mai juin 1965 – La vie au soleil n°99 

Agde en 1953

 

Cet article a 6 commentaires

  1. bertpom

    C’est bien de lire ce souvenirs de ce qui fut… et a mené où nous en sommes aujourd’hui.
    Que de chemin parcouru, merci pour ce témoignage!

  2. fourche jean michel

    Bonjour j ai connu le centre d Agde de 1975 a 1989 J ai vu construire port Ambonne et le reste . C était le paradis mais a la fin il y avait trop de monde textile et quelques histoires d ou la venue de la police municipale Je n y suis plus retourné après la nouvelle entrée . en 89 .

  3. gourmelen

    bien que plus jeune cette epoque devait etre mieux que maintenant

  4. jean René

    Bjr j’apprécie les moment ou je me retrouve avec la nature ou a la maison dans le plus simple appareil
    je suis pour le naturisme a domicile intérieur etExtérieur

  5. jfreeman

    J’avais 6 ou 7 ans au début des années 60.
    Mes grands-parents avaient pris l’habitude de venir passer leur vacances au camping municipal de Marseillan.
    Mon grand-père allait faire de longue promenade le long de la plage vers le Cap d’Agde au grand désespoir de ma grand-mère, furibonde. J’avais très envie de le suivre pour aller voir ces énigmatiques nudistes…
    Je me souviens d’une année où les autorités nous avaient « séquestrées » dans nos tentes avant d’épandre partout une poudre bleue. C’était semble-t-il du DDT (ou dichlorodiphényltrichloroéthane), insecticide puissant contre les moustiques mais malheureusement cancérigène.

  6. Jean François BILCARD

    superbe époque

Laisser un commentaire