A ce jour, Marseille n’est pas forcément connue pour être un haut lieu du naturisme en France. Il n’y a pas de centre naturiste, pas de plage avec une autorisation municipale, tout juste quelques lieux tolérés dans les Calanques.
Mais ce ne fut pas toujours le cas. Dans un passé plus ou moins lointain, la cité Phocéenne a été le fer de lance de ce mode de vie oeuvrant pour l’hygiène sociale avec des personnalités reconnues et respectées comme le Dr Poucel qui a été parmi les premiers a alerter en 1920 sur les dangers du tabac. Ce livre nous apprend qui étaient ces précurseurs marseillais, quels étaient leurs parcours, leurs motivations et leurs différentes implications. Aussi, ce livre ne parle pas uniquement de naturisme, il insère cette philosophie au sein de la société et de l’évolution des moeurs avec notamment des Ligues morales très actives dans les années 30.
368 pages et 16 pages d’illustrations pour comprendre que le naturisme est une donnée importante de notre culture provençale. C’est un patrimoine immatériel à préserver pour l’avenir de nos enfants.
D’ici deux mois, il devrait être disponible à la vente.
marseilleman février 15th, 2021
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Nat-Info, édition spéciale 1994
marseilleman mai 2nd, 2020
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Documents de Michel Pivert (Fonds ANEP Michel Pivert). Texte de Bernard Andrieu
En avril 1931, les Durvilles deviennent propriétaires de 65 hectares du Levant mais peu de Levantins savent ce qui précède à la création d’Héliopolis.
En 1929, le Levant a été proposé à Kienné de Mongeot par le député André Berthon mais ayant déjà un terrain naturiste seulement depuis un an et demi, le précurseur de la gymnosophie a refusé. Kienné de Mongeot connaissait les problèmes que rencontraient les Durville avec la nudité intégrale interdite à Physiopolis à l’île de Médan, il leur a donc proposé l’idée d’acheter une partie du Levant en mettant en relation le député.
Une petite retranscription de ces courriers par Bernard Andrieu :
André Berthon (1882-1969), député à la chambre des députés écrit le 18 octobre 1929 à Kienne de Mongeot pour lui proposer l’ile du levant : « J’ai un projet très intéressant l’Ile du levant (mille hectares boisés, climat merveilleux, en face des Maures et qui sert actuellement de tir pour la marine). On pourrait faire quelque chose le très intéressant dans des conditions parfaites » (Berthon, 1929).
Dans la lettre du 17 aout 1930 Berthon précise « J’ai eu le plaisir de faire votre connaissance à propos d’une des iles d’Hyères le « Levant ». Cette ile magnifique a plus de 1000 hectares sert de lieu de tir pour la marine !!! je comprends d’ailleurs les difficultés d’utilisation c’est ce qui explique qu’elle était dans cet état au avec aucun moyen de transport. Aujourd’hui je me permets de vous écrire pour qu’à l’occasion vous réfléchissiez à une utilisation possible d’une propriété qui le possède sur la côte des maures : en voici le signalement sommaire. 27 hectares d’un seul tenant, boisée, pins et chêne et liège. Vue magnifique sur le golfe de St Tropez jusqu’aux Alpes et sur les Iles d’Hyères abrité du mistral à 500 miles environs du bourg de Ramatuelle, ravitaillement, poste…Je la louerais volontiers à un prix à débattre mais modéré avec long bail, possibilité d »’aménagement et de construction. Elle a été demandée il ya quelques jours pour faire de la culture fruitière et des fleurs vu sa position et son climat imparable en hiver mais il aurait fallu accepter le déboisement jej n’en ai pas eu le courage… » (Berthon, 1930)
BERTHON André, Lettre à Kienne de Mongeot, 18 octobre 1929 (Fonds ANEP Michel Pivert)
BERTHON André, Lettre à Kienne de Mongeot, 17 aout 1930 (Fonds ANET Michel Pivert)
marseilleman avril 19th, 2020
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Texte de Bruno Saurez
L’histoire peut parfois réserver des retournements de situation aussi inattendus qu’amusants. A la fin des années 20, les naturistes luttaient contre les ligues de moralité et paraissaient en avance sur les mentalités. Ils étaient les précurseurs d’un nouveau mode de vie. Après la guerre, leur philosophie était tout aussi mal comprise, mais pour d’autres raisons : ceux qui voulaient profiter de la vie, des plaisirs immédiats, épris de liberté, taxaient les naturistes de moralisme desséché ou de puritanisme excessif. Une existence sans jouissance leur semblait triste et, en raison des nombreuses restrictions imposées par une vie saine, à leur yeux les naturistes ne vivaient pas vraiment à leurs yeux ; tandis qu’à l’inverse d’autres fustigeaient leur non-conformisme face aux valeurs traditionnelles. Entre un lieu clos, comme le Sparta Club où le sifflet résonnait pour l’appel à la gymnastique collective et le puritanisme de quelques-uns, où se situaient les Marseillais ?
La discipline collective imposée sur certains terrains, comme le Sparta Club, était pesant pour les Marseillais. A l’inverse, dans les Calanques, vaste étendue naturelle et préservée, les adhérents des « Naturistes de Provence » se sentaient complétement libres, en phase avec eux-mêmes. Il n’y avait pas de tenue vestimentaire obligatoire comme dans les Clubs du Soleil ou seul le survêtement était autorisé quand il faisait frais. Sugiton, la Lèque, Port-Pin, etc., étaient leur paradis ; il n’y a pas beaucoup de règle au pays béni des dieux, le bon esprit suffisait. Ils pouvaient s’isoler s’ils le souhaitaient, boire un apéritif entre amis sans être jugés.
Une fédération naissait, une revue nationale, « La Vie au soleil », était publiée, des Clubs du soleil apparaissaient sur tout le territoire, de grands centres de vacances voyaient le jour avec le CHM de Montalivet : c’était la consécration de leurs aspirations d’avant-guerre.
Étonnamment, beaucoup de Marseillais croiront encore longtemps que le naturisme n’est pas propre à leur région mais une lubie d’origine germanique. Les idées des naturistes commencent maintenant à progressivement gagner du terrain dans les esprits, surtout celles concernant l’hygiène du corps, la santé, le soleil et le sport.
En janvier 1951, dans la « Revue Indépendante », l’article « le nudisme en 1950, l’île du nu intégral » sous la signature de Robert Morche, pointe du doigt une nouvelle dérive du naturisme en France : il renvoie une image plus commercial, avec l’apparition du CHM de Montalivet. [2] Certains naturistes, plus proches d’un idéal de vie hygiéniste, pensaient que la recherche du profit était une mauvaise voie pour développer le naturisme. Beltrami affirmait même que cet argent-roi était contraire aux valeurs naturistes. Cependant, la majorité des naturistes marseillais ne se soucient pas encore de cette nouvelle tendance : ils sont tranquilles dans leurs criques isolées en bordure de mer, et ne ressentent pas le besoin de faire autant de route pour découvrir le centre héliomarin de la côte aquitaine. Le Levant devient un véritable lieu de « pèlerinage naturiste » [1]. Les 3.000 touristes qui firent la traversée pour l’élection de la Miss Levant de l’été 1959, Melle Maïké, jeune allemande de 18 ans, laissaient bien perplexes les naturistes calanquais. Rien n’égalait en fait leur tranquillité.
Ils avaient tous en mémoire les articles cinglants de la presse régionale d’avant-guerre et voyaient toute intrusion de journalistes dans leur petit monde comme un risque potentiel. Malgré l’inconfort et l’isolement de l’île du Levant, les naturistes Provençaux aimaient beaucoup cette perle des Îles d’Or. René Fize, président des NDP, y passera de longues journées à peindre et à dessiner ; un de ses tableaux représentant la Plage des Grottes sera publié en 1958 dans un numéro de « Nudisme et santé ».Habitués à fréquenter les calanques, lieux ou les commodités sont inexistantes, ils s’adaptaient parfaitement à l’absence d’électricité, aux difficultés d’amener l’eau potable ou aux conditions sanitaires.
Albert Lecocq affirmait dans « La Vie au Soleil » en mai 1951 : « L’île du Levant n’est pas le Touquet, ni Deauville ; les naturistes ne souhaitent d’ailleurs pas qu’elle le devienne. Le vrai naturiste qui recherche la vie simple, forte, un peu sauvage, découvrira l’île comme l’Eden du XXesiècle. »
[1] Terme affectueusement employé par Albert Lecocq dans l’éditorial de La Vie au Soleil, 15, mai 1951
[BS2]Le CHM a été géré par des bénévoles jusque vers 1965
marseilleman janvier 29th, 2020
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Tout d’abord, merci à Frederic Capoulade, mémoire du Levant, pour ces infos.
Jusqu’au 5 juillet 1838, les îles sont propriété de Jean-François Gazzino, négociant à Marseille.
Ce 5 juillet 1838, c’est M. Antoine Pascal qui achète donc ces îles pour 155 525 francs
D’autres propriétaires se succèdent :
12 décembre 1838 : M. Albanase de Retz
26 août 1842 : M. Adolphe Joseph Henri Stanislas, marquis de Las Cases
6 avril 1844 : M. Louis Joseph Etienne Balaho de Noiron pour l’île du Levant
16 decembre 1853 : M. Melchior, Henri, Fidel de Grivel
17 février 1858 : M. le comte Henri de Pourtales-Gorgier
Il a l’autorisation de créer la colonie agricole et pénitentiaire Sainte Anne le 8 janvier 1861
21 mai 1878 : Mme Philippart achète l’île du Levant
4 novembre 1878 : Fermeture de la colonie pénitentiaire.
1880 : Achat par M. Paul Otlet sauf 60 ha qui restent propriété de l’Etat
1885 : Achat des 60 ha par M. Otlet : L’île entière appartient à un particulier
1892 : l’Etat devient le propriétaire sauf les 60 ha ci-dessus qui restent propriété de M. Otlet.
1931.02.19 – Naturisme
marseilleman décembre 28th, 2019
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Enquête – Pour ou contre le naturisme – numéro spécial
marseilleman septembre 14th, 2019
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1960 mars avril – La vie au soleil – numéro 70
marseilleman septembre 14th, 2019